vendredi 18 mars 2011

Une nouvelle espèce de râle forestier à Madagascar.

Le seul nom de Madagascar fait saliver bien des ornithologues internationaux et même les moins avides. Cette île située au large de la côte sud-est de l'Afrique est synonyme d'endémisme et de dépaysement garanti. C'est une destination qui m'a attiré à l'automne 2009. Mais, au printemps 2009, une crise politique (putsch dirigé contre le gouvernement malgache) a fait que nous avons hésité à nous y rendre. Surtout que des élections étaient prévues pour l'automne. Nous avons donc remis ce voyage aux calendes grecques. Le problème avec Madagascar, c'est la détériorisation continue de la forêt qui prévaut sur l'île. Située au sud de l'équateur, cette île est la 5ième plus grande île du monde. Elle s'étire sur 1 580 km du nord au sud et sur 500 km d'est en ouest avec un maximum à 575 km.

Le relief divise le pays en trois bandes, du nord au sud: une bande côtière étroite à l'est, des hauts plateaux au centre (entre 800 et 1 500 mètres d'altitude) et une zone de plateaux plus bas et de plaines à l'ouest. La différence d'élévation entre les hauts plateaux et les plaines rendent possible l'isolement d'individus de la même espèce à différents endroits, isolement ayant contribué, à travers les siècles, à former des sous-espèces distinctes de l'espèce nominale.



Les différences morphologiques et génétiques entre les individus appartenant au complexe du Râle à gorge blancheMentocrex kioloides / Kioloides Rail , endémique de Madagascar ont été examinées. Cette espèce forestière de râle était jadis séparée en deux sous-espèces: M.k. kioloides se rencontrant dans les forêtes humides du centre et de l'est et M.k.berliozi dans la forêt de transition entre la forêt sèche caducifoliée et la forêt humide du nord-ouest. De nouveaux spécimens, provenant des zones karstiques des plaines du centre ouest devenues récemment disponibles, montrent des différences de taille et de coloration du plumage. En outre, ils se distinguent par une divergence génétique considérable par rapport aux deux sous-espèces connues de M. kioloides. Les individus du centre ouest sont désignés comme une nouvelle espèce pour la science, Mentocrex beankaensis. 





   
Illustration couleurs de Mentocrax beankaensis, sp.nov., basée sur des photos couleurs et le spécimen en mains (UADBA 41879). Illustration de Velizar A. Simeonovski.






 
Illustrations couleurs des tête, dessus du dos et poitrine (de gauche à droite) du Mentocrex beankaensis, sp. nov., basées sur un specimen en mains et des photos (UADBA 41879), M. k. kioloides (AMNH 410358) collecté 40 km au nord ouest de Maroantsetra, et M. k. berliozi (AMNH 410371) obtenu une journée de route au sud de Anaborano. Illustrations par Velizar A. Simeonovski.
 Si vous désirez en connaître plus sur la découverte de cette nouvelle espèce, suivez ce lien

http://www.mapress.com/zootaxa/2011/f/zt02776p060.pdf

Alors que l'homme détruit sans aucune vergogne, et en toute connaissance de cause, les derniers bastions abritant des richesses périssables, il ne réalise pas qu'en plus de réduire à néant des espèces animales, végétales et minérales qu'il connaît, il se prive de la possibilité d'en découvrir des nouvelles. C'est profondément triste.

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